Le
projet de grand canal du Nicaragua doit permettre aux cargos et pétroliers
géants de traverser l’Amérique centrale et faciliter le transit des
marchandises vers la Chine.
Mais ce projet pharaonique serait un désastre pour l’homme et la nature, se
traduisant par des déplacements massifs de population, une déforestation
tropicale énorme et une contamination criminelle du Lac Cocibolca...
Le
président nicaraguayen, Daniel Ortega, a lancé fin 2014 le début du chantier du
grand canal interocéanique. L'administration du Nicaragua entend ainsi
dynamiser l’économie du pays (le plus pauvre d’Amérique centrale, au 131ème
rang selon la Banque mondiale en 2013) avec ce canal qui raccourcirait
considérablement la route maritime de part et d’autre des Amériques, capterait
une part importante du trafic naval et concurrencerait sérieusement le canal de
Panama, situé 600 km plus au sud.
Bien
plus grand que celui du Panama avec 280 km de long, jusqu’à 520m de large et
près de 30 mètres de profondeur, cet ouvrage d'un coût de 50 milliards de
dollars impliquerait la réalisation d’écluses géantes, de deux ports et d’un
oléoduc. La société chinoise HKND (Hong Kong Nicaragua Canal Development Group)
en charge des opérations prévoit de bâtir également un aéroport, une zone
franche, un complexe hôtelier ainsi que d’autres infrastructures dont manque le
Nicaragua.
Depuis
cette annonce par le président nicaraguayen, une série de manifestations
appelant à l’arrêt du projet a eu lieu. Le 13 juin dernier, c’était la 47ème
manifestation d’opposition au grand canal interocéanique. Plusieurs milliers de
personnes sont descendues dans la rue pour protester contre sa construction et
dénoncer également les conditions des travailleurs locaux ainsi que la mainmise
chinoise sur le projet.
La
construction de ce canal signifierait l’expropriation et le déplacement forcé
d’au moins 100.000 habitants ainsi que la destruction de 400.000 hectares de
forêts tropicales où vivent jaguar, Tapir de Baird et singe araignée de
Geoffroy. Pire, ce canal doit permettre aux pétroliers et porte-conteneurs
géants de traverser sur 90 km le lac Cocibolca, habitat d’une faune aquatique
unique au monde et plus grande réserve d’eau douce d’Amérique centrale.
« Il
n’y a encore aucune enquête technique, ni étude environnementale, rien sur la
viabilité financière ou sur des perspectives de rentabilité, c’est-à-dire pas
la moindre condition pour démarrer le projet » déplore l’avocate spécialisée en
droit de l’environnement Monica López Baltodano.
Mais cela
n’a pas empêché le gouvernement nicaraguayen de signer avec l’homme d’affaire
chinois Wang Jing un accord de 50 ans pour la construction et l’exploitation du
canal. Et aujourd'hui, personne ne sait comment l’entreprise chinoise HKND,
créée pour l’occasion et immatriculée aux îles Caïmans, compte assumer les
coûts de construction et de maintenance...
Pour
stopper ce désastre environnemental et social en préparation, une pétition
internationale est adressée aux autorités du Nicaragua
> Signer
la pétition ICI
Photo
Creative Commons
Lire
la suite du blog :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire